Unia plaide pour une priorité à l’achat suisse face aux mesures douanières américaines

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Unia souhaite un appui renforcé à l’économie locale

Dans une récente interview accordée au « SonntagsBlick », Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, a exprimé le souhait que la Confédération intensifie son soutien à l’économie suisse. Ce contexte intervient alors que les droits de douane appliqués par les États-Unis créent des tensions sur le marché international.

Elle propose en particulier d’orienter les marchés publics – qui représentent environ 10% du produit intérieur brut – en faveur des entreprises nationales. Selon elle, la Suisse devrait adopter une posture similaire à d’autres pays qui protègent leur industrie, ce qui justifierait une réaction adéquate de la part des autorités suisses.

Des critères sociaux et écologiques à prendre en compte dans les marchés publics

Pour Vania Alleva, les processus d’attribution des contrats publics gagneraient à intégrer des critères sociaux, écologiques et stratégiques, au-delà du seul aspect financier. Elle cite notamment l’exemple du secteur de l’armement, où une réglementation impose qu’au moins 60% des commandes soient réalisées sur le territoire helvétique.

La présidente d’Unia suggère ainsi que des éléments tels que le respect des conventions collectives de travail ou une part significative de production locale soient pris en considération dans l’attribution des marchés publics.

Garantir des emplois durables au cœur de la stratégie

La syndicaliste précise qu’il ne s’agit pas d’ériger des barrières protectionnistes, mais de répondre de manière ciblée aux politiques industrielles des autres nations. Elle rappelle que les marchés publics suisses ont justement été réformés en 2021 afin d’intégrer des dimensions sociales, écologiques ainsi que des retombées positives pour la place industrielle et le système de formation du pays.

« L’objectif est que les ressources publiques soutiennent des emplois durables et des conditions salariales équitables », affirme-t-elle.

Unia défend une augmentation salariale malgré les droits de douane

Par ailleurs, Unia a revendiqué récemment une augmentation des salaires comprise entre 2% et 2,5%, soulignant que ceux-ci tendent à stagner alors même que l’inflation et la productivité progressent.

Interrogée sur l’impact des droits de douane américains dans ce contexte, Vania Alleva note que la grande majorité des emplois en Suisse – soit environ 99% – ne sont pas directement affectés par ces mesures, ce qui, selon elle, ne justifierait pas un gel des rémunérations.