Trump, un an après: bilan nuancé d’une présidence controversée
Pouvoir exécutif hypertrophié et ambitions personnelles
Âgé de 79 ans, le président américain ne cache plus ses ambitions. Il a confié récemment à sa petite-fille de 18 ans, Kai, lors d un échange publié sur Instagram, que son rêve est de devenir un grand président.
Pour Donald Trump, être un grand président signifie exercer un pouvoir exécutif à une échelle inédite dans l histoire américaine. En quelques mois, il a déclaré dix urgences nationales et signé plus de 200 décrets exécutifs, un rythme sans équivalent.
Cadence et perceptions
Ses opposants dénoncent un usage potentiellement excessif du pouvoir par un dirigeant qui affiche une admiration pour certains monarques et dirigeants autoritaires.
La campagne récente de représailles contre ses adversaires est présentée comme l exemple le plus marquant de l exercice du pouvoir. Le ministère de la Justice a engagé des poursuites contre plusieurs d entre eux, notamment l ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton et l ancien directeur du FBI James Comey, peu après que Trump a appelé à leur poursuite sur les réseaux sociaux.
Et alors qu il met en avant des accords de paix à l étranger, Trump s en prend aussi ouvertement aux ennemis de l intérieur, qu il s agisse des radicaux de gauche ou des immigrés sans papier aux Etats-Unis.
Démocratie fragilisée et contre-pouvoir en question
Le président poursuit sa pression sur les médias, donnant une place croissante à des journalistes proches de son mouvement et poursuivant en justice des titres comme le New York Times, le Wall Street Journal ou CBS.
Il a même étendu son pouvoir au sein même de la résidence présidentielle en démolissant l aile est de la Maison Blanche pour y faire construire une salle de bal estimée à 300 millions de dollars, sans consultation publique.
Récemment, il a évoqué à nouveau la possibilité d un troisième mandat en 2028, bien qu il ait reconnu ne pas y avoir droit après que le président républicain de la Chambre des représentants a déclaré que cela serait anticonstitutionnel.
Déploiement de l armée sur sol américain
L un des virages les plus marquants du mandat est l usage de l armée pour le maintien de l ordre civil. Dans un pays où l armée est traditionnellement apolitique et très respectée, cette décision inquiète.
Le Major Général Randy Manner, retraité et ancien numéro deux de la Garde nationale, affirme que ce déploiement est absolument et complètement inacceptable et sans justification. Il rappelle que l armée n est pas entraînée pour le maintien de l ordre et craint que des soldats dissidents démissionnent, mettant en péril les principes démocratiques dans les années à venir.
Pour les années à venir, cet officier exprime une inquiétude croissante sur les principes démocratiques des Etats-Unis, qui pourraient être méprisés ou piétinés par l administration actuelle.
Renouveau conservateur et dynamique idéologique
Au-delà des controverses, un conservatisme relifté s est imposé. Des figures de la droite américaine comme Tucker Carlson, Joe Rogan, Benny Johnson et Ben Shapiro attirent des foules lors de conférences et d interventions publiques.
L assassinat de l influenceur Charlie Kirk, survenu en septembre, a provoqué une onde de choc dans les milieux conservateurs et a renforcé ce mouvement. Pour certains sympathisants, Charlie Kirk représentait un modèle pour la jeune génération et a contribué à modifier le paysage politique.
Ce renouveau conservateur constitue l un des piliers du pouvoir trumpien, qui cherche à peser davantage dans le débat public.
Relance économique et bilan partiel
Côté économique, Donald Trump a pris des mesures comme l imposion de droits de douane sur certains États. Bien que controversées, ces mesures n ont pas été dépourvues d effets: l activité économique a été soutenue avant l été et a ensuite montré des signes de ralentissement. Le PIB a enregistré une croissance approchant les 3 % au deuxième trimestre et des entreprises comme Apple et GSK ont annoncé des investissements importants sur le sol américain. Les revenus issus des droits de douane ont atteint 87 milliards de dollars au premier semestre 2025, dépassant le total de l année 2024.
Dans l ensemble, ce volet reflète une économie en transition, avec des perspectives contrastées selon les secteurs et les tensions sociales et budgétaires qui persistent.
