Trump observé par les géographes au FIG : fascination et inquiétude sur les territoires
Trump observé par les géographes au FIG : fascination et inquiétude sur les territoires
À Saint-Dié-des-Vosges, où se tient le Festival international de géographie (FIG), les chercheurs considèrent Donald Trump comme un sujet d étude à la fois captivant et préoccupant.
Selon Camille Escudé, chercheuse à Sciences Po, le thème de cette édition porte sur le pouvoir. Le cas Trump est perçu comme un retour à un pouvoir national fort et décomplexé, avec des manifestations spatiales qui éclairent les questions de territoire et de puissance. Elle précise que ce sujet nourrit ses recherches tout en suscitant une certaine inquiétude.
Pour Anne-Laure Amilhat Szary, géographe à l’Université Grenoble-Alpes, Trump peut être vu comme une figure capable de mettre en relief une dystopie politique. Selon elle, il affirme des positions qui remettent en cause le cadre juridique et qui font apparaître une réalité fondée sur des faits et des actes, plutôt que sur des hypothèses.
Elle ajoute que la frontière se révèle mouvante lorsque les gestes et les politiques la redessinent. Les débats au FIG évoquent aussi les raids de l agence ICE dans ce cadre.
Frédéric Giraut, spécialiste de toponymie à l’Université de Genève, indique avoir été fortement sollicité lorsque Trump a ordonné des renommages sur les cartes. Le Denali, nom utilisé depuis 2015 pour une langue autochtone d’Alaska, est redevenu Mont McKinley, et le golfe du Mexique est désigné golfe d’Amérique, selon des informations relayées par l’agence AP. Ces changements de nom soulèvent des questions sur la mémoire des lieux et leur représentation cartographique.
Pour lui, ces actes affichent une dimension politique et peuvent nourrir des inquiétudes quant au respect des engagements internationaux et à l’inclusion des langues et savoirs autochtones.
Laurence Nardon, spécialiste des États-Unis à l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri), estime que l’on observe une fin progressive de l’ordre multilatéral fondé sur le droit international et les institutions. Elle considère ces évolutions comme pertinentes pour l’analyse en science politique, tout en soulignant des inquiétudes liées au début du second mandat de Trump et à ses effets sur les universités, l’état de droit et les médias.
Parallèlement, des formes de résistance existent du côté des plateformes collaboratives. Si les grandes entreprises imposent des choix, des initiatives comme Wikipédia et OpenStreetMap demeurent actives comme contre-pouvoir cartographique.