Syrie : le Parlement transitoire confronté à des critiques croissantes sur la démocratie et la représentativité
NEW YORK, NEW YORK - SEPTEMBER 24: President of Syria Ahmed al-Sharaa addresses the United Nations (UN) General Assembly during the 80th session of the annual event on September 24, 2025, in New York City. This years theme for the annual global meeting is Better together: 80 years and more for peace, development, and human rights. Spencer Platt/Getty Images/AFP (Photo by SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Contexte et mécanisme de désignation des députés
Dans l’ère post-Assad, des comités locaux ont commencé à désigner une partie des membres du premier Parlement. Ce processus est régulièrement critiqué pour son manque de démocratie, notamment parce qu’un tiers des députés serait nommé par le président intérimaire Ahmad al-Chareh.
Objectifs et cadre institutionnel
Ce Parlement transitoire, dont le mandat est de deux ans et demi, compte 210 sièges, avec 140 députés désignés par les comités locaux et 70 nommés directement par le président. Les résultats préliminaires devraient être publiés prochainement et la liste finale est attendue lundi. Sur les 1 578 candidats enregistrés, 14 % seulement sont des femmes, et les désignations impliqueront près de 6 000 électeurs.
Zones exclues et sièges vacants
Deux provinces du nord-est, sous contrôle kurde, et Soueïda, province à majorité druze marquée par des violences récentes, sont exclues du processus. En conséquence, 32 sièges sur 210 resteront vacants.
Réactions et enjeux de représentation
Des organisations dénoncent une concentration excessive du pouvoir et un manque de représentativité des différentes composantes ethniques et religieuses du pays. L’administration kurde a affirmé que ces élections ne reflèteraient ni la démocratie ni la volonté des Syriens. Lors d’un discours à Damas, Ahmad al-Chareh a rappelé le caractère transitoire du processus, lié aux circonstances que traverse la Syrie.
Retour des réfugiés et contexte humanitaire
Les Nations unies ont annoncé le retour d’un million de réfugiés syriens depuis la chute du régime en décembre 2024, appelant à soutenir davantage les retours et la reconstruction. Le HCR souligne que ces retours témoignent d’un espoir grandissant tout en exposant les personnes rentrant à d’immenses défis.
Déclarations et dossier sécuritaire
Le président Ahmad al-Chareh a déclaré à l’ONU qu’il traduirait en justice les auteurs des violences et a fait état de commissions établies pour établir les faits et faciliter l’accès des enquêtes des Nations unies. Il a également souligné que les attaques israéliennes dans la région pourraient entraîner de nouvelles crises régionales.
Contexte sécuritaire et pourparlers régionaux
Les États-Unis ont annoncé la mort d’un responsable de l’État islamique lors d’un raid en Syrie, dans le cadre de leur lutte contre le groupe jihadiste. Par ailleurs, des discussions entre Damas et Israël portent sur un possible accord de sécurité pour le sud syrien, avec des avancées envisagées avant la fin de l’année et un accent sur la démilitarisation et la sécurité des zones frontalières.
Perspectives et coopération
Un mécanisme conjoint syro-jordanien-américain pourrait être mis en place pour superviser la mise en œuvre de ce plan, selon des déclarations conjointes soutenues par Washington et Amman. Le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani a aussi évoqué une visite du président al-Chareh à Moscou pour le sommet russo-arabe prévu en octobre, perçu comme une étape clé dans le renforcement des relations avec la Russie.
Rapports et préoccupations humanitaires
Amnesty International a accusé les forces gouvernementales syriennes et des groupes affiliés d’exécutions sommaires d’au moins 46 druzes à Soueïda les 15 et 16 juillet, appelant à des poursuites contre les responsables. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a estimé le nombre de morts à environ 2 000 dans ces violences, dont 789 civils druzes exécutés sommairement. De son côté, l’AIEA a publié un rapport restreint indiquant la présence de particules d’uranium sur un site syrien lié à une frappe israélienne de 2007, estimant que l’uranium est d’origine anthropique.