Esport féminin et Game Changers: finale Eterna vs G2 à la Paris Games Week, un pas vers l’inclusivité

Contexte et enjeux de l’esport féminin

Si l’esport est théoriquement une discipline mixte, les joueuses y rencontrent encore un environnement parfois hostile. Le secteur, largement masculin, s’ouvre toutefois progressivement à l’inclusion et à la diversification des profils.

Finale Game Changers: Eterna s’impose face à G2

Vendredi, lors du deuxième jour de la Paris Games Week, sur la scène du Dôme de Paris, l’équipe Eterna a remporté 3 manches à 1 contre G2 dans la finale des Game Changers pour League of Legends, un tournoi réservé aux femmes et à celles qui se définissent comme telles.

Le concept des Game Changers et le cadre des compétitions féminines

Ce format, exclusivement féminin, s’insère dans une discipline globalement mixte et continue de se déployer dans le secteur des compétitions de jeux vidéo. Bertrand Amar, responsable esport chez Webedia, rappelle que l’esport est par nature mixte, car il n’existe pas de différence physique entre les joueurs et les joueuses. Il précise toutefois que les équipes mixtes affichent souvent une composition majoritairement masculine.

Des chiffres qui témoignent des défis et des réalités

Selon le baromètre publié par France Esports, environ un joueur de jeu vidéo sur deux est une joueuse. En dépit de ce chiffre, les femmes restent peu nombreuses à faire carrière dans l’esport, avec des estimations situées entre 5 et 10% des participants.

Témoignages et trajectoires des joueuses

Ève Monvoisin, surnommée Colomblbl, finaliste avec G2, raconte les expériences pendant les parties: de nombreuses joueuses déclarent avoir été confrontées à des insultes misogynes et à des attitudes qui les excluaient, ce qui peut dissuader des candidates. Elle indique que les compétitions 100% féminines offrent un cadre plus protecteur et nécessaire pour gagner en confiance et en maturité.

Parcours vers le haut niveau et exemples notables

Victorieuse avec l’équipe Eterna, Sasha Barrault, surnommée Sashy, évoque avoir été confrontée à des remarques hostiles et préfère évoluer dans des ligues réservées aux femmes, avec l’objectif de progresser et, à terme, d’intégrer une structure générale. Des exemples restent rares vers le haut niveau, même si Ava Florescent Eugene s’est illustrée: pur produit des Game Changers, elle a rejoint l’équipe principale du club Apeks sur Valorant et est devenue la première femme à intégrer le VCT, le plus haut niveau compétitif du jeu Valorant.

Perspectives et ambitions de l’écosystème

Selon Bertrand Amar, l’objectif de ces compétitions féminines est de soutenir la montée en compétitivité des joueuses, de favoriser leur structuration et de leur offrir des occasions de compétition afin que le niveau global de la scène féminine s’élève. Il précise que, idéalement, à terme, il ne serait plus nécessaire d’organiser des compétitions féminines et que les formats mixtes prédomineraient.