Élections présidentielles en Bolivie : Quiroga et Paz en lice dans un contexte économique critique

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Red Bull Racing's Dutch driver Max Verstappen celebrates after winning the United States Formula One Grand Prix at the Circuit of the Americas in Austin, Texas, on October 19, 2025. (Photo by Jim WATSON / AFP)

Contexte économique et enjeux du scrutin

Dimanche, les Boliviens participent à l’élection de leur prochain président dans un contexte marqué par une crise économique qui a pesé sur deux décennies de pouvoir socialiste.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8h heure locale et les premiers résultats pourraient être publiés dans la nuit, selon le Tribunal électoral suprême.

Deux candidats de droite et leur duel

Jorge « Tuto » Quiroga, 65 ans, ancien chef d’État par intérim (2001-2002) et figure majeure de la droite bolivienne, affronte Rodrigo Paz, 58 ans, sénateur centriste issu d’une famille politique influente.

Crise, économie et promesses de campagne

Le vainqueur succédera le 8 novembre à l’actuel chef de l’État Luis Arce, considéré comme impopulaire par certaines observations locales, qui a renoncé à se présenter et quittera le pouvoir après un mandat de cinq ans marqué par la pire crise économique en quarante ans.

Le pays, presque deux fois plus grand que la France et peuplé d’environ 11,3 millions d’habitants, voit l’inflation dépasser les 23 % et des difficultés d’approvisionnement dans les stations-service, liées à une chute des exportations de gaz et à un manque de devises.

Réactions et perspectives

Paulina Quispe, 57 ans, une femme aymara ayant voté à La Paz, a déclaré : « Je veux que les choses changent, nous sommes tous ruinés, tout a augmenté ». Selon Daniela Osorio du German Institute of Global and Area Studies (GIGA), « la patience des Boliviens s’épuise », et elle avertit que sans mesures en faveur des plus vulnérables, le scrutin pourrait déboucher sur des tensions sociales.

Orientation économique et ouverture au privé

Les deux candidatures préconisent une réduction marquée des dépenses publiques et des subventions aux carburants, avec une plus grande ouverture au secteur privé. Quiroga plaide pour une ouverture totale aux marchés internationaux et l’obtention de nouveaux crédits, tandis que Paz défend un « capitalisme pour tous » fondé sur la décentralisation et la rigueur budgétaire avant tout nouvel endettement.

Parlement et dynamique politique

Aucun des deux candidats ne disposera d’une majorité au Parlement, ce qui requerra des alliances post‑électorales pour gouverner.

Impact d’Evo Morales et actualités associées

La dynamique autour de l’ancien président Evo Morales a marqué la campagne : son parti, le MAS, a vu son candidat obtenir 3,1 % au premier tour. Morales, visé par un mandat d’arrêt dans une affaire de traite de mineure et ne pouvant pas se représenter en raison des règles sur les mandats, a encouragé le vote nul au premier tour. Les bulletins invalides ont atteint 19,8 % des suffrages, un record depuis 2002.

Après avoir voté dans son fief du Chapare, Morales a dénoncé ce qu’il considère comme un manque de respect envers le peuple bolivien et a évoqué les conditions des crédits du FMI et de la Banque mondiale, perçues comme liées à la privatisation des ressources naturelles. Daniela Osorio souligne que Morales, même affaibli, demeure un facteur de déstabilisation potentielle.

Perspectives et sondages

Selon un sondage Ipsos-CIESMORI diffusé le jour du vote, Jorge Quiroga est estimé à environ 44,9 % des intentions de vote et Rodrigo Paz à environ 36,5 %.