Allemagne en reprise fragile et appels européens à réviser les règles d’émissions : panorama des marchés et des industries

wpbot_image_u0qLFK

Révision des règles d’émissions et position des constructeurs européens

Des représentants du secteur automobile européen ont sollicité l’Union européenne pour assouplir l’interdiction de vendre des véhicules à moteur thermique en 2035, plaidant notamment pour une exemptions en faveur des carburants alternatifs. L’ACEA, l’association qui regroupe les constructeurs, a soumis cette demande à la Commission européenne en arguant que les objectifs de réduction des gaz à effet de serre reposent sur des bases jugées obsolètes et sur des hypothèses optimistes, et qu’ils méritent d’être réévalués. Selon Sigrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, la réglementation actuelle sur les émissions de CO2 dessine une trajectoire « très rigide » qui ne tient pas compte de tous les aspects, et ces objectifs ne seraient plus atteignables de manière réaliste. L’échéance initiale prévoyait une révision en 2026, mais la Commission s’est engagée à examiner le sujet plus rapidement sous la pression des acteurs du secteur.

Allemagne : reprise économique attendue mais fragile

Les prévisions actualisées du gouvernement allemand indiquent une sortie de deux années de récession en 2025, avec une croissance modeste prévue avant un rebond plus marqué en 2026. Le produit intérieur brut devrait croître de 0,2% cette année, a annoncé la ministre de l’Economie, Katherina Reiche, lors d’une conférence de presse. Ces chiffres actualisent les prévisions d’avril, qui tablaient sur une stagnation après un recul du PIB de 0,9% en 2023 et de 0,5% en 2024. « L’économie allemande stagne depuis 2019 », a averti la ministre, rappelant le risque de retard par rapport à d’autres économies du bloc.

Or et mouvement des marchés

Sur les marchés des matières premières, l’or a franchi mercredi la barre symbolique des 4 000 dollars l’once, porté par les tensions géopolitiques au Proche- et Moyen-Orient et par des incertitudes économiques internationales. L’or est traditionnellement recherché comme valeur refuge, malgré l’absence de rendement lié à des intérêts. Cette dynamique intervient dans un contexte de volatilité alimenté par les facteurs géopolitiques et économiques mondiaux.

Commerce international et relations entre les blocs

Sur le plan commercial, la présidence américaine a évoqué des progrès dans les discussions avec le Canada, avec l’espoir d’assouplir certains droits de douane et de faire avancer un accord global. Par ailleurs, l’Union européenne a annoncé une intensification des mesures protectionnistes sur l’acier, prévoyant une hausse des droits de douane de 25% à 50% et une réduction des quotas d’importation exempts de droits, afin de protéger les industries locales et les emplois. Le vice‑président de la Commission, Stéphane Séjourné, a communiqué ces mesures dans un message publié sur X.

Marchés financiers et conjoncture européenne

L’euro a reculé face au dollar alors que des turbulences politiques en Europe alimentaient l’incertitude sur la trajectoire budgétaire de certains États membres. Le jour même, la démission surprise du Premier ministre français Sébastien Lecornu a accentué les inquiétudes sur la solidité du paysage politique européen et ses répercussions sur les marchés. Dans le même temps, le trafic aérien européen cet été a dépassé le niveau enregistré en 2019, malgré des retards qui subsistent dans certains pays. Selon Eurocontrol, entre le 1er juin et le 15 septembre, le ciel européen a vu transiter en moyenne 35 127 vols par jour, en hausse de 3,3% sur un an et de 1% par rapport à la même période il y a six ans. Des régions comme le sud-est européen ont enregistré des augmentations supérieures à 5% sur un an, sans toutefois atteindre le record absolu de 37 228 mouvements en juin 2019.

EFonds technologiques et industrie

Dans le secteur technologique, OpenAI a conclu un accord stratégique avec le groupe américain AMD, qui prévoit qu’OpenAI devienne actionnaire et passe commande d’un volume important de processeurs graphiques, essentiels au développement de l’intelligence artificielle. Parallèlement, des évolutions marquantes touchent l’industrie française : la marque IKKS a annoncé un redressement judiciaire après un plan de relance axé sur un repositionnement du groupe, et Brandt, grand fabricant d’électroménager, a été placé en redressement judiciaire afin de faciliter l’entrée d’un partenaire financier susceptible de soutenir l’activité. Le groupe précise qu’il emploie environ 750 personnes en France, et qu’il fabrique des produits sous les marques Vedette, Sauter et De Dietrich, avec des sites en Centre‑Val de Loire et un centre de service après‑vente en Île‑de‑France.

Énergie, pétrole et confirmation des dynamiques Opep+

Sur le front pétrolier, l’Opep+ a décidé d’un ajustement de la production pour le mois de novembre, augmentant les quotas d’environ 137 000 barils par jour par rapport au niveau d’octobre. Cette hausse vise à soutenir la demande tout en évitant une chute trop rapide des cours. Le groupe a confirmé que les huit pays participants avaient pris cette décision, parmi lesquels l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et l’Algérie. Des analystes soulignent que des ajustements rapides peuvent surprendre les marchés conformément à la dynamique de l’offre et de la demande. D’autres regards se tournent vers les efforts de certains pays pour diversifier leurs marchés face à des pressions économiques et géopolitiques croissantes.

Monnaie, sanctions et relations internationales

Dans un contexte de sanctions et de révisions monétaires, le parlement iranien a adopté une loi visant à supprimer quatre zéros de la monnaie nationale en raison des sanctions et de l’inflation. Le texte prévoit une période de transition maximale de trois ans et doit encore être validé par le Conseil des gardiens et signé par le président, Massoud Pezeshkian. Par ailleurs, les États‑Unis annoncent l’élargissement des restrictions de leur liste noire commerciale, visant notamment des entreprises basées en Chine, et renforçant les contrôles à l’égard des filiales détenues à plus de 50% par ces entités. Ces mesures entrent en vigueur prochainement, avec la possibilité de demandes de dérogation temporaires pour certaines entreprises.

Actualités liées à l’économie et à l’emploi

Aux États‑Unis, des discussions budgétaires entre responsables républicains et démocrates se heurtent à des divergences majeures qui pourraient conduire à un shutdown si aucun accord n’est trouvé à la date butoir. Des responsables politiques estiment que des blocages importants pourraient conduire à l’arrêt partiel des services fédéraux et à des perturbations potentielles sur le trafic aérien et les aides sociales.

Parallèles géopolitiques et économiques

Sur le plan international, la scène politique autour du leadership américain et des relations avec le Canada et la Chine demeure scrutée de près. Des discussions antérieurement évoquées autour de l’influence des grands acteurs économiques, y compris les entreprises technologiques et pharmaceutiques, continuent d’alimenter les analyses des marchés. Le secteur pharmaceutique européen fait aussi l’objet d’enquêtes, Sanofi étant visé par une procédure européenne visant d’éventuels comportements anticoncurrentiels dans le domaine des vaccins saisonniers contre la grippe.

Aspects individuels et technologiques

Par ailleurs, la fortune du fondateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, a brièvement franchi la barre des 500 milliards de dollars selon le classement Real‑Time de Forbes, illustrant l’importance des valorisations liées au secteur technologique et à l’innovation. Pour mémoire, le même esprit d’innovation est mis en avant par des partenariats et des missions commerciales, notamment dans le cadre de la semaine d’annonces économiques et industrielles à l’échelle mondiale.

Conclusion et perspectives

Dans ce contexte, l’Europe et ses partenaires globaux naviguent entre évolutions structurelles et incertitudes conjoncturelles. Les annonces sur les règles d’émissions européennes, les chiffres allemands, les mouvements des marchés et les décisions en matière d’énergie et de commerce façonnent une trajectoire qui restera attentivement scrutée par les acteurs économiques et financiers dans les mois à venir.