Reprise des bombardements à Gaza : nouveau bilan et tensions autour du cessez-le-feu

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People look at remains of downed Russian drones (UAV) displayed by the Ukrainian army in Kiev's central Khreshchatyk street on August 22, 2023, ahead of Ukraine's Independence Day, amid the Russian invasion of Ukraine. (Photo by Genya SAVILOV / AFP)

Reprise des bombardements à Gaza et bilan humain

Des frappes israéliennes ont coûté la vie à quatre personnes, dont un bébé, jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales. Cette mort intervient au lendemain de la reprise des bombardements dans le territoire palestinien et alors que Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de violer la trêve mise en place après d’intenses pressions américaines.

Mercredi figure parmi les journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Le bilan de cet épisode de violence est porté à 31 morts, selon les annonces des autorités locales et les hôpitaux.

Contexte régional et accusations croisées

Les bombardements sur Gaza ont été précédés par des frappes israéliennes dans le sud du Liban, que l’armée israélienne décrit comme visant le Hezbollah, allié du Hamas et accusé de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord. Le Liban accuse lui aussi Israël de violer ce cessez-le-feu en poursuivant les frappes.

Le Hamas a dénoncé mercredi soir une escalade dangereuse qui met en péril la trêve dans la bande de Gaza et a appelé les États‑Unis, initiateurs du cessez-le-feu, à exercer une pression immédiate pour le respect du cessez-le-feu. Israël affirme avoir riposté à des tirs dirigés vers une zone où se trouvaient des soldats et affirme ne pas avoir fait de blessés selon ses informations.

Le mouvement islamiste a rejeté ces explications, les qualifiant de tentative pour justifier des violations répétées et appelle les États-Unis à agir pour assurer le respect du cessez-le-feu.

Évolution du terrain et chiffres clefs

Selon la Défense civile de Gaza, 27 personnes ont été tuées mercredi dans des bombardements attribués à Israël en réponse à des attaques visant l’armée. Les pertes se répartissent entre Gaza-ville et Khan Younès, dans le sud, selon l’organisme de secours affilié au Hamas.

Des témoignages de civils illustrent l’ampleur des dégâts, notamment Ahraf Abu Sultan, 50 ans, revenu à Gaza-ville après un déplacement d’un an dans le sud et qui déplore l’absence de répit face à ces bombardements et à ces pertes humaines.

Réactions internationales et évolutions diplomatiques

Les États-Unis ont demandé au Yémen de rejoindre une force internationale envisagée dans le cadre du plan de paix pour Gaza, mais le gouvernement yéménite n’a pas encore pris de décision officielle.

La Syrie a condamné la visite du Premier ministre israélien dans le sud du pays, dénonçant une violation de sa souveraineté et une tentative d’imposer un fait accompli contraire aux résolutions du Conseil de sécurité. Israël affirme que sa présence dans la zone tampon syrienne est destinée à protéger sa sécurité et celle de ses alliés.

Initiatives de l’ONU et cadre du vote

L’Union européenne envisage la formation de jusqu’à 3 000 policiers à Gaza, dans le cadre d’un effort de stabilisation et de sécurité, parallèlement à l’aide humanitaire. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution endossant le plan de paix présenté par le président américain, ouvrant la voie à un déploiement éventuel d’une force internationale et à la démilitarisation de Gaza. Treize membres se sont exprimés en faveur, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues.

Plusieurs pays arabes et musulmans soutiennent le texte et appellent à son adoption rapide. La Russie a présenté une résolution concurrente qui n’autorise ni la création d’un comité de la paix ni le déploiement immédiat d’une force internationale. Les États‑Unis insistent sur le fait que ce texte pourrait ouvrir une voie durable vers la paix dans la région. Le Royaume‑Uni a également exprimé son soutien au texte américain. Les discussions entre les partenaires régionaux et internationaux, dont l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Turquie, se poursuivent autour d’un vote rapide pour adopter la version américaine du texte, tandis que la Russie propose une alternative.