Vaccins, dépistage et traitements : quelles évolutions pour la lutte contre Ebola

FILES-BRITAIN-ROYALS

(FILES) Britain's Prince Andrew, Duke of York reacts as he arrives for the Royal Family's traditional Christmas Day service at St Mary Magdalene Church in Sandringham, Norfolk, eastern England, on December 25, 2022. King Charles III will strip his younger brother Andrew of his royal titles and oust him from his long-term residence on the Windsor estate, the palace said on October 30, 2025, the latest fallout to hit the scandal-plagued royal over the Jeffrey Epstein affair. (Photo by Daniel LEAL / AFP)

La lutte contre Ebola a connu des avancées notables dans les domaines du dépistage, des traitements, de la vaccination et de l’implication communautaire.

En République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre de la 16e épidémie, la transmission s’effectue principalement par contact étroit avec les liquides biologiques d’une personne ou d’un animal infecté, et le taux de létalité est estimé à environ 70,3 %.

Pourtant, une détection précoce et des gestes adaptés permettent d’éviter la propagation et d’améliorer les chances de guérison lorsque la prise en charge est rapide.

Les progrès actuels reposent sur quatre piliers : dépistage, traitements, vaccination et une approche communautaire renforcée qui les fédère.

Avancées dans le dépistage et le diagnostic

Tests PCR et laboratoires mobiles

Frédérique Jacquerioz, médecin adjoint au Centre des maladies virales et émergentes des HUG, décrit un schéma récurrent pour les équipes : lorsque des décès s’accumulent et que les signes cliniques se ressemblent, les autorités repèrent un cluster et déclenchent une réponse adaptée.

Les tests PCR permettent une détection plus rapide, quel que soit le pathogène, selon Anaïs Legand, responsable technique pour les fièvres hémorragiques virales dans le cadre du programme d’urgence de l’OMS.

Cette accélération du diagnostic est rendue possible notamment par la mise en place de laboratoires mobiles. Autrefois, le diagnostic pouvait prendre plusieurs jours ; aujourd’hui, le résultat peut être obtenu en quelques heures, souligne Mme Legand.

La pandémie de Covid-19 a aussi renforcé les capacités de diagnostic par l’usage généralisé des tests PCR, améliorant la rapidité de détection quel que soit le pathogène.

Traitements validés et vaccination

Thérapies monoclonales et vaccination

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (2013-2016), qui a fait plus de 11 000 morts, a servi de levier pour la recherche et le développement thérapeutique. Récemment, l’Organisation mondiale de la Santé a validé deux traitements à base d’anticorps monoclonaux. Ils ont démontré leur efficacité lors d’un essai mené en RDC en 2019 et sont recommandés dans la prise en charge des patients confirmés, précise Anaïs Legand.

Parmi ces traitements, l’anticorps monoclonal Ebanga a été utilisé sur le terrain et a permis une prise en charge plus rapide des patients, selon Frédérique Jacquerioz.

Deux vaccins ont également été développés. L’un est utilisé dans l’épidémie actuelle en RDC et affiche une efficacité d’environ 95 %, mais il ne couvre pas toutes les souches du virus Ebola. Heureusement, ces vaccins sont adaptés à l’épidémie en cours, selon Alejandra Garcia Naranjo, pédiatre et référente médicale pour Médecins sans Frontières à Bulape.

Confiance, croyances et coopération communautaire

Au-delà des résultats médicaux, l’efficacité des réponses dépend d’une approche sensible et adaptée des communautés locales. Dans le Nord-Kivu entre 2018 et 2020, la riposte a été critiquée pour son manque de sensibilité et d’information adressée aux populations.

Les croyances et les soupçons sur le virus coexistaient avec des réalités de conflit et d’élections, ce qui a alimenté des théories selon lesquelles Ebola aurait été créé par des médecins étrangers et par le pouvoir en place pour influencer le vote.

Aujourd’hui, convaincre les populations de se dépister, de se faire vacciner ou de suivre un traitement passe avant tout par la confiance. Des responsables estiment que l’engagement communautaire s’est amélioré et que l’acceptation des mesures de riposte — y compris la vaccination et l’accès aux centres de traitement Ebola — s’est renforcée.

Au-delà des outils médicaux, la lutte contre Ebola évoque aussi des réalités humaines : demander à une personne de s’éloigner d’un proche malade ou de renoncer à des rites funéraires demeure l’un des défis les plus difficiles à relever, comme le rappelle l’expérience liée au Covid-19.