Merz appelle à une Bourse européenne et panorama des enjeux économiques mondiaux
Head of top luxury conglomerate LVMH Bernard Arnault presents the group's 2024 annual results in Paris, on January 28, 2025. LVMH, the world's leading luxury goods group, announced on January 28, that net profit had fallen by 17% year-on-year to 12.55 billion and sales by 2% to 84.7 billion after a turbulent 2024. (Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)
Appel à une Bourse européenne et unification des marchés
Le chancelier allemand Friedrich Merz a plaidé jeudi pour la création d’une place financière européenne destinée à concurrencer les bourses américaines et asiatiques afin d’éviter la fuite de capitaux des entreprises européennes. S’exprimant devant les députés allemands, peu avant un sommet européen, il a réaffirmé la nécessité d’unifier les marchés de capitaux de l’UE, une initiative souvent évoquée lors des sommets réunissant les 27 États membres. L’objectif serait d’harmoniser les règles des bourses européennes, d’accélérer les flux financiers au sein de l’UE et de faciliter les investissements. « Nos entreprises ont besoin d’un marché des capitaux suffisamment large et profond pour se financer mieux, et surtout, plus rapidement », a-t-il déclaré.
Contexte suisse et perspectives économiques 2025-2026
Le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) estime que le contexte commercial suisse reste particulièrement difficile, notamment en raison des droits de douane américains à 39% sur certains produits helvétiques, bien plus élevés que ceux appliqués à d’autres partenaires. Pour 2025, le Seco prévoit une progression du PIB suisse de 1,3%, suivie d’un ralentissement à 0,9% en 2026, compte tenu de ces droits de douane et d’un environnement d’incertitude durable. Le Seco rappelle que l’écosystème commercial est aussi affecté par l’appréciation du franc suisse et que ces mesures peuvent réduire la compétitivité des exportateurs suisses vers les États‑Unis par rapport à d’autres partenaires, car les droits américains dépassent ceux appliqués à d’autres partenaires, notamment l’Union européenne.
Renseignements sur des évolutions industrielles et spatiales
Ariane 6 doit effectuer en 2026 le premier lancement lié à son important contrat avec Amazon, après les troisième et quatrième missions prévues d’ici la fin de l’année. La fusée européenne est programmée pour placer en orbite le satellite Sentinel‑1D dans le cadre du programme Copernicus, depuis le centre de Kourou en Guyane française.
Nestlé et son programme de réorganisation
Le nouveau président-directeur général de Nestlé a annoncé la suppression de 16 000 postes sur les deux prochaines années, en parallèle de résultats sur neuf mois en repli de 1,9% à 65,9 milliards de francs suisses. « Le monde évolue et Nestlé doit s’adapter plus rapidement », a déclaré Philipp Navratil, citant des décisions difficiles mais nécessaires pour réduire les effectifs. Cette annonce a entraîné une hausse du cours de l’action, qui gagnait 8,21% à 82,29 francs suisses à la mi‑journée. Le plan vise notamment la suppression de 12 000 postes au siège et dans divers bureaux et la création de 4 000 postes supplémentaires pour améliorer la productivité, afin d’économiser jusqu’à 3 milliards de francs par an d’ici fin 2027, soit le triple des objectifs précédents.
Régulation et performance du secteur postal
L’Ofcom, régulateur britannique des communications, a infligé à Royal Mail une amende de 21 millions de livres pour des retards persistants dans la distribution. L’organisme souligne que seulement 77% du courrier prioritaire était livré dans les délais, contre un objectif de 93%. L’entreprise promet des améliorations concrètes et durables de la qualité du service.
Stellantis et l’investissement américain
Stellantis a annoncé un investissement de 13 milliards de dollars sur les quatre prochaines années aux États‑Unis, visant à augmenter la production de 50% et à lancer cinq nouveaux modèles tout en déployant 19 mesures pour améliorer les produits d’ici 2029. Cet investissement, décrit comme le plus important du groupe en un siècle, prévoit la relance de l’usine de Belvidere (Illinois) et la création de plus de 5 000 emplois dans les États de l’Illinois, de l’Ohio, du Michigan et de l’Indiana.
Marchés et signaux économiques mondiaux
Sur les marchés financiers, les indices américains se sont repliés après des menaces de droits de douane plus élevés sur les produits chinois. Le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont enregistré des baisses au cours de la séance. En Europe, le CAC 40 a subi une forte dévalorisation sous l’effet de l’instabilité politique française et des tensions commerciales. L’or a franchi le seuil des 4 000 dollars l’once, alimenté par les tensions géopolitiques et l’incertitude entourant les perspectives économiques.
Projections du FMI et performances européennes
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance mondiale à 3,2% en 2025 et à 3,1% en 2026, malgré les tensions commerciales et les risques de fragmentation. Aux États‑Unis, la croissance est estimée à 2% puis 2,1%. En Allemagne, les prévisions actualisées tablent sur une reprise modeste en 2025 (0,2%) avec un rebond attendu en 2026, dans un contexte encore fragile pour l’industrie. L’Union européenne suit une trajectoire complexe, marquée par des débats sur les niveaux d’investissement et le financement des projets industriels.
Évolutions énergétiques et industrielles en Europe
Sur le plan industriel, l’ACEA appelle l’UE à réviser l’interdiction de vendre des véhicules à moteur thermique en 2035 et propose des exceptions pour les carburants alternatifs, soutenant que les objectifs climatiques sont fondés sur des hypothèses qui nécessitent une mise à jour. La Commission européenne s’est engagée à examiner la question plus rapidement que prévu afin d’adapter les objectifs dans un cadre réaliste.
Régénération des marchés et tensions politiques
En Europe, la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu a provoqué des fluctuations sur les marchés et nourri l’incertitude budgétaire, contribuant à une volatilité accrue sur les indices européens. Dans ce contexte, les décisions politiques et les évolutions économiques restent étroitement suivies par les opérateurs et les analystes.